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Holopharm relocalise à Évreux la transformation d'algues pour l'industrie pharmaceutique

Holopharm, installé dans le quartier de Nétreville à Evreux (Eure), veut relocaliser en Normandie la transformation d'algues pour l'industrie pharmaceutique. Le jeune laboratoire prévoit un construire un nouveau bâtiment en 2022 pour cette activité, en partie financée par le plan France Relance.

En 2022, le directeur d'Holopharm, Pierre-Marie Mondin, espère bien lancer la transformation d'algues dans son laboratoire à Évreux En 2022, le directeur d'Holopharm, Pierre-Marie Mondin, espère bien lancer la transformation d'algues dans son laboratoire à Évreux
En 2022, le directeur d'Holopharm, Pierre-Marie Mondin, espère bien lancer la transformation d'algues dans son laboratoire à Évreux © Radio France - Laurent Philippot

Il y aura bientôt des algues bretonnes et normandes dans les médicaments. C'est en tout cas le projet de Pierre-Marie Mondin : "Ces algues étaient extraites actuellement au Chili, transformées par les Chinois puis renvoyées en Europe avant une dernière transformation pour intégrer des produits pharmaceutiques" explique le directeur du laboratoire Holopharm, installé dans le quartier de Nétreville à Évreux.

L'idée, c'est de relocaliser en France, avec des algues produites en Bretagne par Algaia, puis définitivement transformées à Évreux - Pierre-Marie Mondin

La société Algaia, installé à Lannilis (Finistère) possède déjà les équipements et _"a remis tout le système productif en marche"_assure Pierre-Marie Mondin. Seule manque la transformation intermédiaire qui se fera à Évreux en 2022. Et pour boucler la boucle, le client de cette future nouvelle production est aussi normand. 

Relocaliser la transformation d'algues en France, c'est "une question de bon sens" pour le directeur du laboratoire qui estime que "ce savoir-faire peut revenir chez nous. On est une entreprise de R&D (recherche et développement), on sait comment reproduire cette activité de production qui a été perdue depuis plusieurs décennies en France"

Le laboratoire de formulation d'Holopharm à Évreux
Le laboratoire de formulation d'Holopharm à Évreux © Radio France - Laurent Philippot
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Un excipient pour l'industrie pharmaceutique

À terme, Holopharm envisage de produire dix tonnes par an sous forme de poudre d'excipient à base d'alginate de sodium qui rentre dans la composition de pommades pharmaceutiques, notamment de "médicaments contre les brûlures ou les plaies non ouvertes" explique Audrey Montauban, en charge du projet, étudiante en dernière année de pharmacie à l'Université Clermont Auvergne (Puy-de-Dôme) et en dernière année d’ingénierie chimie à l’École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen (Calvados). Dans le laboratoire de formulation, la jeune femme s'occupe de la mise en forme galénique, sorte de cuisine pour "mettre différents constituants ensemble afin d'obtenir un produit avec une certaine stabilité avec des caractéristiques physicochimiques, comme des tests de viscosité ou de mesures du PH"

L'excipient est utilisé pour donner un aspect gélifiant qui va épaissir certaines solutions pour les rendre plus stables - Audrey Montauban

Audrey Montauban, en charge du projet, dans le laboratoire d'analyses d'Holopharm
Audrey Montauban, en charge du projet, dans le laboratoire d'analyses d'Holopharm © Radio France - Laurent Philippot

Ce projet est le projet de fin d'étude de la jeune femme, son projet de thèse aussi intitulée "Le développement d'alginate de prolamine et des méthodes d'analyse associées". Cerise sur le gâteau, Audrey Montauban sera embauchée à l'issue de ses études. 

Plus d'un million d'euros d'investissement

Cette nouvelle activité, c'est un pari pour Holopharm, car "tout avait disparu de France et la reprise de cette activité va nécessiter des fonds" avance Pierre-Marie Mondin. Le projet est estimé à plus d'un million d'euros, dont 600.000 apportés par le plan France Relance. Un soutien plus qu'important pour le directeur du laboratoire : "Ce soutien n'est pas important, il est juste vital, parce qu'on est une toute petite entreprise de sept personnes". 

Sans ce plan de relance, il n'était même pas envisageable de rapatrier la production ici - Pierre-Marie Mondin. 

Une façon aussi pour la jeune société, créée en 2016, de garantir une activité pérenne et "un avenir à Holopharm car la R&D n'est pas une activité très lucrative" estime Pierre-Marie Mondin. Pour cette transformation d'alginate, un bâtiment doit sortir de terre en janvier 2022 à l'arrière des locaux actuels, le permis de construire a déjà été déposé. "On aimerait être opérationnel en mars-avril 2022 pour les premières productions" précise Audrey Montauban. Seule ombre au tableau, l'explosion depuis quelques mois du prix des matières premières et du matériel qui inquiète beaucoup le directeur du laboratoire Holopharm. 

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